Les chiffres parlent !
Dans une étude de référence américaine menée par G. Olivero, K. Bane et R. Kopelman (1), les auteurs montrent que l’augmentation de la performance après une formation est de 22% alors que si celle-ci est suivie d’un coaching, cette augmentation est de 88%. En Suisse, on évalue à 1% du PIB, soit env. CHF 5,3 mia., les dépenses en formation continue (2) dont un tiers est payé par les entreprises, soit près de CHF 1.8 mia ; on peut donc mesurer l’impact énorme de l’augmentation de la performance des formations pour les entreprises.
L’observation importante est qu’une formation donnée n’est pas forcément une formation retenue et encore moins appliquée. Le challenge du formateur est de communiquer les notions nécessaires et de s’assurer que les participants ont compris l’essentiel de ce qui a été transmis. L’enseignant peut même, à travers des exercices pratiques lors du cours, s’assurer que les participants comprennent comment utiliser les notions ou les outils présentés. En revanche, une fois le cours dispensé, le formateur n’a plus l’opportunité de suivre le participant dans sa vie professionnelle et de l’aider à intégrer ses nouveaux apprentissages dans un contexte organisationnel complexe. En outre, l’évolution de la personne formée va aussi naturellement modifier son comportement et par là même, avoir un impact sur son environnement. C’est aussi souvent l’occasion de découvrir de nouveaux problèmes ou de devoir gérer les comportements de tiers.
Peu d’impact après une formation ? Une situation malheureusement courante…
Penons tout simplement le cas d’une employée qui est envoyée par son responsable RH en formation. Son objectif ? Améliorer la gestion de son temps. Elle se forme, découvre de nouveaux outils, prend conscience de certains comportements personnels et décide de faire quelques changements dans son attitude. De retour à sa place de travail, elle décide de mettre en place une liste de tâches journalières chaque matin pour mieux planifier sa journée. Sa supérieure arrive en coup de vent et lui pose une pile de dossiers « urgents » à 9h30 puis encore à 11h00 puis à 12h00. Notre participante, malgré sa formation, son envie de changer et toute sa bonne volonté, a de la peine à faire face. Elle retombe dans ses habitudes et elle traite le dessus de la pile au fur et à mesure des apparitions de sa supérieure. Ce scénario est des plus classiques, vous le reconnaîtrez aisément. Et c’est bien là que la formation telle qu’envisagée classiquement n’est plus suffisante…
…que le coaching peut aider à éviter !
Notre proposition : intégrer un coaching après chaque formation pour augmenter les résultats de la formation. A travers le coaching, notre participante aura l’occasion tout d’abord de définir des objectifs personnels d’implémentation suite à la formation, de planifier des actions spécifiques à mettre en place puis d’évaluer son succès. Elle travaillera sur son expérience d’implémentation dans son quotidien et prendra aussi conscience de l’impact sur son environnement immédiat. Après deux à trois séances maximum, notre participante aura pu vraiment mettre à profit ses apprentissages et l’entreprise aura un résultat augmenté sur l’investissement en formation qu’elle aura fourni.
Si l’on reprend l’exemple ci-dessus, lors de la première séance de coaching, notre participante, en faisant un bilan de son vécu journalier, identifiera ses succès et certaines difficultés. Le coach travaillera avec elle sur les solutions qu’elle peut envisager et l’aidera à définir les actions concrètes à mettre en place. Lors d’une deuxième session, les résultats seront évalués et la participante aura développé une assurance nouvelle dans sa capacité à gérer le changement, ce qui aura aussi pour effet de renforcer sa motivation et sa productivité. Une éventuelle troisième session pourrait porter sur une amélioration du travail au sein de l’équipe au quotidien.
En couplant une formation « classique » par un module de coaching personnalisé, le ROI en sera plus que doublé !
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G. Olivero, K. Bane et R. Kopelman, Executive Coaching as a Transfer of Training Tool: Effects on Productivity in a Public Agency, Public personnel management journal , 26(4), 461 – 469, 1997
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ESPA, Revue de politique économique, 6-2009